lundi 28 janvier 2019

Château Noir et Dragons Rouges + Solution Mo5/To7


C'est sur Mo5 que j'ai découvert le jeu vidéo grâce à l'Aigle d'Or, un titre où l'on devait explorer un château en Transylvanie, se frayer un chemin dans un labyrinthe angoissant  jusqu'à des grilles qu'il fallait forcer, découvrir des passages secrets bien cachés jusqu'au fabuleux trésor et ce, en prenant soin de ne pas passer de vie à trépas en affrontant les chauve-souris et les fantômes mais surtout, en regardant où l'on mettait les pieds de crainte de ne finir notre aventure au fond d'une oubliette, oublié de tous. Pourquoi je vous parle de ça ? Et bien, parce que les premiers jeux que l'on à découvert on façonné nos gouts pour la suite et que c'est tout naturellement qu'au fil des années, d'un titre à l'autre, j'ai recherché à retrouver cette ambiance, cette atmosphère.

Le test en vidéo :


Tout ceci m'amène aujourd'hui à vous parler d'un jeu qui n'a pas fait grand bruit à l'époque de sa sortie alors que, vous allez le voir, il mérite le détour.

Ce jeu est Château Noir et Dragons Rouges, un titre sorti en 1985 sur Mo5 et To7, développé par François Leiritz, dont cela semble être le seul jeu, et publié par Vifi Nathan, un éditeur spécialisé dans les logiciels éducatifs.

Niveau packaging, que ce soit la jaquette ou le titre du jeu, tous deux arboraient un côté assez enfantin et laissaient à penser que l'on était en face d'un titre pour les enfants, en fait oui et non mais je vais déjà me concentrer sur la notice.

Cette dernière s'étale sur une vingtaine de pages, présente l'interface, les différentes phases de jeu, les objets ainsi qu'un bestiaire, le tout avec des images pour bien faire le lien. Très bien écrit, elle se dévore d'une traite et de nombreux conseils pour progresser dans le jeu sont disséminés çà et là. Franchement, ce genre de notice fait plaisir à voir, on était pas habitué à ce niveau de détail à l'époque, qui plus est pour un titre à première vue, destiné aux enfants.

Concernant ce que l'on attend de nous, voici ce qui nous était précisé :

Tu devras éviter le dragon qui rôde dans les caves, ne pas marcher sur les traces du monstre de sang, t'emparer de la croix et de la bannière pour anéantir le monstre aux yeux de jade, et repousser à l'aide du bouclier d'émeraude les dragons gardiens des tours... Tous ces périls, tu les affronteras. Et enfin, s'offrira à toi le fabuleux trésor, enfoui depuis des siècles dans le sanctuaire si jalousement gardé du mystérieux château noir. Entre, si tu l'oses, dans le château maudit...

Le titre se présente comme un jeu d'action/aventure où l'on va devoir guider notre chevalier à l'intérieur d'un château aux multiples pièges. Tout commence donc à l'écran titre qui nous donne la possibilité entre l'aventure complète ou un entrainement. On nous explique les différentes étapes qui doivent être respectées dans l'ordre pour mener l'aventure à terme. La partie de droite regroupe nos vies au nombre de trois, notre force qui décroit à mesure des mauvaises rencontres effectuées et notre inventaire. Durant la première phase, nous allons devoir traverser les ruines du château pour accéder aux caves. Les affrontements contre les dragons, dans les tours, sont automatiques et dépendent de notre force. Une fois ces derniers terrassés, on peut récupérer un bouclier.

Au niveau des caves, le concept sera différent puisque l'on sera plongé dans la pénombre et seul un éclair égaré pourra nous renseigner sur le chemin à prendre pour s'équiper d'une épée, un dragon bien trop puissant pour nous va nous stalker durant tout le niveau jusqu'à ce que l'on trouve la sortie vers la crypte.

A cet endroit, le temps s'écoulera plus lentement et il sera nécessaire de récupérer la bannière et la croix pour vaincre le monstre aux yeux de jade tout en évitant les traces du monstre de sang qui augmenteront si l'on tarde trop. Le puits nous mènera vers la dernière partie.

Enfin, dans la grotte et le souterrain, il faudra trouver un passage secret sans croiser le regard de l'oiseau noir.

Ce qui fait la force et l'intérêt de ce titre et la raison pour laquelle j'ai décidé de vous en parler aujourd'hui est que, sorti de son concept à première vue très simple, il existe une multitude de rebondissement. Vous pouvez par exemple tomber dans une oubliette et être obligé de revenir à un point précis du jeu. Les passages secrets vous renvoient à différents endroits mais vous devez mener votre exploration dans un ordre bien précis sans quoi, vous vous ferez occire de façon honteuse. Inutile par exemple de penser accéder au trésor sans avoir vaincu le monstre aux yeux de jade. Aléatoirement est disséminé le chevalier blanc, votre alter ego maléfique qui peut vous retirer une vie. De même, il existe plusieurs passages secrets au niveau de la grotte et si vous trainez en route, vous pourrez finir noyé. La fée apparaîtra à un moment donné pour vous donner un précieux conseil pour la suite de l'aventure…

Enfin, pour récupérer de l'énergie, là aussi, le programme regorge d'ingéniosité. Par exemple, lorsque votre personnage clignote, vous pouvez récupérer de la force, un indice de la notice permet également de récupérer une vie à un endroit bien précis, enfin, il y a un jeu de patience avec l'oiseau noir pour faire remonter sa force.

Château noir et dragons rouges m'a aussitôt fait penser à un autre petit jeu que j'ai découvert sur Amstrad CPC sur le tard : Le Chevalier Blanc. La recette est similaire : Une réalisation toute mimi, des étapes qui s'enchainent sans se ressembler, un gameplay qui change d'un tableau à l'autre et des surprises disséminées derrière chaque pixel. Dites-moi si vous aimez ce genre de petits jeux médiévaux pour que je sache si ça vaut le coup de vous déterrez des raretés comme Chevalier Arthur…

Je n'ai trouvé que deux articles sur le jeu, un de Tilt qui a démonté le titre comme c'était finalement souvent le cas pour les programmes qui sortaient des sentiers battus et qui ne provenait pas du triptyque Infogrames/Titus/Ubi Soft et un autre article de Jeux & Stratégie, élogieux, qui parlait d'un titre parfait pour s'initier aux jeu d'aventure, d'un titre qui se renouvelle sans cesse sans jamais tomber dans la routine. Là aussi, si vous avez connu le jeu à l'époque, manifestez-vous pour que j'évalue la notoriété du programme.

Concernant VIFI, la société fut créée par Thomson et Nathan, une maison d'édition française créée en 1881 d'abord sous la forme d'une librairie, active dans la publication de manuels scolaires et  de livres jeunesse. VIFI eut son heure de gloire dans les années 80 grâce au Plan Informatique pour Tous où elle fut l'un des acteurs majeurs de la fourniture de logiciels éducatifs pour les établissements scolaires. Les auteurs de ces programmes étaient pour la plupart des enseignants passionnés d'informatique en contrat avec Nathan ou VIFI.

D'ailleurs, pour la petite histoire, Sogiciel (éditeur québécois), s'est associé à Nathan pour commercialiser des logiciels sous la marque VIFI tel que la traduction d'un célèbre RPG pour Apple II : Le Temple d'Apshai. Et vous commencez à me connaître, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer cette pub d'époque pour Apshai où l'on nous promettait des heures de plaisir solitaire…

La solution en vidéo :


Si je devais donner la définition d'un bon jeu, je serai tenté de dire qu'il s'agit d'un titre qui se renouvelle sans cesse avec des mécanismes simples et qui ne gonfle pas la durée de vie. En ce sens, château noir et dragons rouges est donc un bon jeu et j'en suis le premier surpris car, comme tout un chacun, aux premiers abords, j'ai pensé à avoir affaire à un jeu réservé aux enfants et, par définition, aux mécanismes simpliste et à la durée de vie qui ne dépasserai pas cinq minutes. Grave erreur, car en persévérant, en jouant le jeu, je me suis rendu compte que d'une partie sur l'autre, j'allais plus loin, j'étais plus à l'aise avec le programme et lorsque j'ai pensé maîtriser parfaitement le jeu, c'est là que j'ai compris que j'étais passé à côté de plein de trucs. En bref, même s'il ne vous emmènera pas vers des nuits blanches de folie, Château Noir et Dragons Rouges est un titre soigné, bien pensée, avec différents gameplays qui s'intègrent bien les uns dans les autres pour former un tout cohérent, ce qui donne comme résultat ce titre attachant.

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