dimanche 27 mai 2018

Sony Vegas Pro

Depuis la première vidéo consacrée à Citadelle, le succès des dossiers proposés et le temps de travail est passement éclipsé par un problème récurrent pour lequel j'ai eu plusieurs confirmations : Le volume est bien trop bas !

Et bien bonne nouvelle, je viens enfin d'isoler le problème, c'est pas moi, je vous le jure, c'est la faute à Sony Vegas Pro, la preuve par l'image :


En fait, ce qu'il s'est passé et qu'il y a un réglage du volume dans le logiciel. Bêtement, je pensais qu'il était là juste pour mon confort dans la lecture de la vidéo montée mais non ! Par défaut, je le réglais assez bas, comme je l'ai dit, pour mon confort d'écoute durant les heures que je passais dessus pour réaliser les montages alors qu'en fait, il sert à régler le volume de sortie !

Ca paraîtra peut-être évident à certains mais pas à moi en tout cas. Bref, je viens de tester directement la bête en uploadant cinq vidéos sur Youtube et le volume est maintenant normal.

Le soucis pour les vidéos actuellement mises en ligne est que je ne peux pas modifier cela sans ré-uploader une vidéo et donc, en perdant le bénéfice des vues mais surtout, les commentaires. J'ai malgré tout pris la décision de reproposer les précédentes vidéos avec un volume sonore normal. Vous remarquerez ainsi, aisément, le prochain jeu abordé via la capture d'écran ci-dessus.

samedi 26 mai 2018

Argolath de Loriciels sur ZX81

Lorsque l'aventure Arkalys Project a commencé il y a quelques mois maintenant, j'ai isolé une poignée de jeux qui n'avaient pas été préservés, autrement dit, des titres qui étaient tombés dans l'oubli puisqu'ils n'étaient même plus disponible par le biais de l'émulation.

Aussi, je vous le dit, aujourd'hui est un grand jour puisque l'un de ces titres vient de refaire surface : Argolath !

Il s'agit d'un jeu de rôle sorti en 1984 par Loriciels sur ZX81. Pour fêter la nouvelle comme il se doit, je vous propose un tutoriel sur la conversion de jeux ZX81, l'interview de son auteur, une vidéo de présentation et, bien entendu, le jeu himself !

Tout cela n'aurait pu être rendu possible sans l'investissement sans commune mesure de Jean-Stéphane MARTIN qui est à l'initiative de tout le contenu de la journée et que je ne remercierais jamais assez.

En tout cas, si l'Arkalys a déjà permis de sauver de l'oubli un jeu, ça légitime complètement le concept et ça m'encourage à persévérer.

Allez, je m'arrête là et je vous laisse profiter de cette journée spéciale ARGOLATH.

Vous trouverez ci-dessous le jeu, le test "papier" ainsi que le test vidéo.

Il y a quelques mois, j'ai posté un message sur le Facebook de la chaîne pour qu'une âme charitable puisse mettre à disposition l'un des premiers jeux de rôle français, introuvable sous la forme de fichier image et que l'auteur lui-même ne possédait plus.

Vous l'aurez compris, c'est désormais chose faite !

Le jeu Argolath Loriciels ZX81.P
 

Je suis donc particulièrement fier et heureux de vous présenter aujourd'hui, un jeu qui vient juste d'être préservé de l'oubli : Argolath. Le titre a été publié par Loriciels en 1984 sur Zx81, une espèce de grosse calculette, et son auteur se nomme Olivier Malinur.

Avant d'attaquer dans le dur, deux mots sur ce sigle neo futuriste cyberpunk : ZX81. Ordinateur Anglais sorti en 1981 par Sinclair, le zx81 fut considéré à son époque comme le premier ordinateur familial vendu en kit dans notre beau pays. D'ailleurs, parmi les petites dizaines de softs programmés sur cette machine de 16 ko, oui oui 16 ko, on pouvait compter sur de futurs grands noms de l'édition tels que Loriciels ou bien encore Ere Informatique.

Pour en revenir au jeu à proprement parler, notre but consistait à sortir d'un labyrinthe le plus riche possible car de nombreux trésors traînaient dans les souterrains d'Argolath. Nous pouvions aussi devenir le maître d'Argolath en retrouvant la perle du dragon et l'oiseau d'or !

On pouvait juste interférer sur le nom de notre personnage, les points de compétences était alloués automatiquement, toujours les même d'une partie sur l'autre.

Le programme se jouait donc exclusivement au clavier, comme c'était finalement le cas de tous les jeux de rôle avant la démocratisation de la souris. La progression se faisait case par case sans savoir à l'avance sur quoi on allait tomber. En cas de mauvaise rencontre, on avait la possibilité de livrer un combat, jeter un sort en fonction de notre niveau d'expérience et fuir, moyennant de se prendre un ou deux bon coup dans le dos en tournant les talons.

Le bestiaire était varié puisque l'on pouvait tomber nez à nez sur un dragon, une bande d'orcs, un essaim d'abeille, une momie ou bien encore un sphinx ayant le pouvoir de nous retirer toute l'expérience acquise. Ainsi, puisque le labyrinthe était identique d'une partie sur l'autre, l'idée était de se constituer un plan, de manière, au bout de quelques parties, à savoir par où passer pour minimiser les problèmes et rafler le magot.

Enfin, il y avait plusieurs labyrinthes puisque l'on tombait par moments sur des escaliers ou des téléporteurs.

Concernant son auteur, il s'est initié au jeu de rôle avec la revue Jeux et Stratégie au début des années 80. Il avait même prévue une suite à Argolath mais elle ne put voir le jour pour une raison stupide. Je vous invite à lire son interview sur le Blog.

C'est dingue ce que l'on peut faire avec une machine constituée de seize misérables kilo octets ! Si à première vue on peut être un peu désabusé de se retrouver face à un labyrinthe en noir et blanc aux graphismes rudimentaires, l'auteur a su insuffler du challenge et de l'espoir aux joueurs pour nous encourager à persévérer. En effet, le bestiaire est très varié et surtout, puisque l'agencement du labyrinthe ne bouge pas, nécessairement, d'une partie sur l'autre, on identifie mieux le terrain et les traquenards, ainsi, on découvre de nouvelles choses et la progression d'une partie sur l'autre est réellement palpable.

Voici pour cette brève présentation d'un jeu qui a failli tomber à jamais dans l'oubli. J'en profite donc pour remercier chaleureusement jean-stéphane Martin pour ce dump qui permet à Argolath de trouver sa place, jusqu'à la nuit des temps, dans l'arkalys project.

Interview d’Olivier Malinur, auteur d'Argolath de Loriciels sur ZX81

En plus d'Argolath, voici l'interview de son auteur qui a bien voulu répondre à nos questions :
 
[Jean-Stéphane Martin] Bonjour, je cherche à vous contacter à propos des sources d'Argolath.

[Olivier Malinur] J'ai malheureusement perdu la source d’Argolath.

[JSM] Oui, on m'a dit cela !  Plusieurs personnes les cherchaient et je les ai retrouvées.
J'ai fait cela ce WE.

J'ai donc le code source d'Argolath !!

[OM] À partir d'une cassette ?
Woww

[JSM] De l'original que j'avais acheté lorsque j'avais 12 ans !
que j'ai gardé tout ce temps dans un placard.

[OM] Incroyable.

[JSM] Oui, je vous avoue qu'elle a eu chaud
elle a failli partir plusieurs fois à la poubelle
Elle était surtout en excellent état.

Je te contacte d’ailleurs pour savoir si tu es d’accord pour que je diffuse ton jeu sur Internet, sur les sites de préservation du patrimoine du jeu vidéo ?

[OM] Oui, OK

[JSM] Parfait, merci.

[OM] J'ai 2 anecdotes sur Argolath
La première est qu’il y avait une suite. J’avais fini le développement lorsqu’une goutte de miel est tombée sur le magnétophone. Le cabestan était plein de miel et la bande de ma cassette de travail était définitivement illisible.

La deuxième, c'est que Wow a un realm qui se nomme Argolath

C'était bien comme jeu ?

[JSM] Vraiment ?
Je me rappelle que c'était trop dur pour moi !

[OM] Les souvenirs que vous en gardez ?

[JSM] J'avais 12 ans et je perdais tout le temps
je n'ai jamais réussi à aller bien loin, il y avait toujours un monstre ou un piège pour m’achever. 

Je vous upload la page d’accueil


[JSM] Souvenir !!

[OM] Ouah... Je ne me souviens même pas

Incroyable

[JSM] Comment t’es venu l’idée de ce jeu ?

[OM] L'idée d'Argolath m'est venue en jouant à un jeu papier de "Jeux et Stratégie" qui introduisait les jeux de rôles. J'ai tout de suite adoré.

A l'époque, je lisais Oexmelin, l'histoire des flibustiers et des boucaniers. Et j'ai écris un jeu de simulation de pirates sur une île déserte où il fallait trouver un trésor dérobé aux Incas, "l'oiseau d'or". Le jeu comprenait la navigation avec l'effet des vents, écueils et combats navals et l'exploration de l'île, dont un mini fort abandonné à explorer.


Très vite, je me suis aperçu que le jeu était trop ambitieux pour les 16 Ko de mémoire. J'ai donc séparé en deux : l'exploration de l'île et le fort.

J'ai senti que ça n'allait pas marcher, les histoires de pirates n'étaient pas trop porteuses mais on était en plein Star Wars, Galactica... et D&D.

J'ai donc converti l'exploration de l'île en Rigel, paru chez Ere Informatique et le fort en Argolath.
J'ai réussi à avoir un rendez-vous avec Michel Brassine, de Jeux et Stratégies et je lui ai présenté les jeux (je ne me souviens même pas si c'était sur papier ou sur ordinateur). Il m'a conseillé d'aller voir Emmanuel Viau d'Ere Informatique et peut être Loriciels.

Comme ma mère m'avait dit de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier, j'ai essayé avec les deux. Je dois dire que les auteurs étaient beaucoup plus respectés chez Ere Informatique. On avait même des séances de dédicace. Mes relations avec Loriciels furent purement financières et légales. En plus, Emmanuel m'a invité à un excellent couscous dans un resto près d’Ere Informatique.

Je pense qu'Argolath était horriblement difficile à battre. J'ai dû le battre 2-3 fois sans tricher. Mais c'était le but, si on gagne à chaque fois, comme dans les jeux modernes, il n'y a plus de challenge. C'est marrant, parce qu'une fois commercialisé, je n'y ai presque jamais joué.

[JSM] Tu as développé d’autres jeux ?

[OM] Après, j'ai développé Ethnos, avec un gros effort pour l'intelligence du jeu et les graphiques, en 1986, édité par Chip. En 1993, j'ai sorti un jeu inspiré d'Argolath mais en 3D sur Psion 3a. Ça n'a pas marché du tout. 


[JSM] Que fais-tu aujourd’hui ?

[OM] Je suis géologue en Afrique
Basé au Ghana
J'ai ma propre boîte

Je suis en train de développer un jeu de simulation sur Unity
Un serious game

[JSM] Intéressant

[OM] Simulation de société pétrolière
Achat de Block, forage, géophysique, développement de champs, etc...
C'est vraiment marrant

[JSM] On ne se refait pas !
tu comptes finir ce jeu pour quand ?

[OM] Je ne sais pas. J'ai déjà des clients mais je n’ai pas le temps de coder.
Ça fait déjà 15000 lignes de c#
J'y suis depuis le 25 décembre 2016

[JSM] Tu veux que je te fasse parvenir ton code source ?

[OM] Oui, mais comment le faire tourner ?

[JSM] Pour le faire tourner, il te faut un émulateur
EigthyOne par exemple

[OM] OK

ensuite, tu peux lire le .wav de la cassette ou le code source (.P)

[OM] ok

envoie le code source ou le .wav

[JSM] OK

[OM] lol

J’aimerais bien récupérer Rigel aussi


[JSM] Je vais voir ce que je peux faire ! 

[OM] ok

[JSM] Bonne continuation à toi et merci pour ton temps !


Interview réalisée par Jean-Stéphane Martin (de l’opération « sauvetage d’Argolath ») pour le blog Arkalys Project le 22 Mai 2018

Transférer un jeu ZX81 pour y jouer sur émulateur



Premièrement, il vous faut une cassette en bon état et bien enregistrée (originale de préférence).


 

 Il vous faut une platine cassette (mono, c’est mieux !) : 

 Dans mon cas, j’ai utilisé ma chaîne hifi :

J’ai utilisé la sortie casque et un simple câble jack 3.5mm : 

Un ordinateur avec une entrée ligne (c’est plutôt facile à trouver)
Je l’ai fait sur mon PC windows. Pour l’acquisition de l’entrée ligne, j’ai utilisé « Smart PC Recorder » mais tout programme équivalent fera l’affaire.
Mes paramètres :
Enregistrement = entrée ligne
Sortie = 22050Hz 16bit mono

Pour avoir un retour du son pendant l’enregistrement, j’ai utilisé le fameux programme VLC :
Choisir :
Media -> Ouvrir un périphérique de capture et choisir l’entrée ligne :

Puis « Lire »

Il faut ajuster le volume de sortie casque pour que les pics du son remplissent toute la zone de l’oscilloscope vert comme sur la capture ci-dessous : 

En vidéo :

Vous aurez donc un fichier son (.wav sous windows).

Ensuite, il faut analyser et convertir ce fichier son.
Pour ma part, j’ai utilisé « ZX81 tape converter ». C’est un programme java. 


Une page lui est dédiée ici :
Faire un File->Open et charger votre fichier son.
L’analyse commence et vous aurez un bilan :

Le bouton ZX81 Listing vous montre le code source :


Et la vue du fichier son :


Un « 0 » est codé avec 4 pics (couleur turquoise)
Un « 1 » est codé avec 9 pics (couleur bleu foncé)
Le reste est ignoré.

Si tout va bien, vous pouvez sauvegarder votre code au format .P ou .TZX

Si c’est une cassette de mauvaise qualité, vous aurez ce genre de retours :



S’il n’y a pas trop d’erreurs, il est toujours possible de faire les corrections bit par bit… si vous avez une grande patience !
Par exemple, ce qui est au milieu de la zone ci-dessus n’a pas été correctement lu. Nous savons que c’est un « 0 » (4 pics).
Et voila, c’est réparé :

 Lorsqu’il y a beaucoup d’erreurs, un deuxième enregistrement avec un réglage différent peut aider : 


Le deuxième enregistrement est plus faible mais les deux derniers bit « 0 » sont mieux compris.
Parfois la bande est très abîmée avec un effet de vague :

Mais on reconnaît encore le codage… il y a sûrement un développement à faire pour reconnaître mieux le signal malgré les variations.
Par exemple, il faudrait faire un traitement sur le signal pour ramener les oscillations autour de la ligne bleue que j’ai tracé à la main. Cette ligne bleue serait ensuite la nouvelle référence (à transformer en axe des ordonnées) et le codage serait parfait.


Ensuite, pour l’émulateur, j’ai utilisé EightyOne 0.42 ou 1.10.
Pour la version 1.10, il faut charger la ROM :


Et pour éviter les lignes grises, aller dans Option -> TV Emulation et décocher la case « Enable »


Voici le résultat pour Argolath :

Jean-Stéphane MARTIN